Le mardi 21 février 2017 de 20h à 21h, nous avons eu la joie d’avoir pour invités l’ Association des Architectes Risques Majeurs, un groupe d’architectes et d’ingénieurs s’étant réuni sur les bancs de l’école de Paris-Belleville lors de leur formation au DSA et ayant pour but de créer un lieu de rencontre, d’étude, de proposition et d’action autour des risques majeurs, de l’architecture et de l’urbanisme en promouvant le « community design ».
Le Site web : http://archirisquesmajeurs.wixsite.com/asso-arm
De quoi avons nous parlés?
A travers leurs expériences en France et à l’étranger, les ARM ont développé une méthodologie et des outils de travail pour que les risques naturels et anthropiques soient intégrés aux stratégies urbaines et à la conception architecturale. Ces outils physiques et numériques ont pour objectif de créer une dynamique collaborative afin que tous les acteurs soient intégrés à toutes les phases du processus de conception.
Afin de nous faire découvrir leurs démarches, les ARM se sont appyés sur trois expériences d’ateliers réalisés dans les Hautes-Pyrénées, au Japon et au Népal :
1 – Atelier collaboratif en zone inondable autour d’une reconstruction post-crue dans les Hautes-Pyrénées par Lucie Biarnes et Céline Coderch
2 – Des outils numériques pour un travail collaboratif à grande échelle au Népal par Hadrian Morell y Alcover
3 – La force de l’action communautaire au Japon par Aurore Rinck
Les débats
Des échanges entre les invités et les participants de cette session internationale croisant le Japon, le Québec, l’Espagne et la France, plusieurs thèmes sont ressortis :
- La nécessité d’une continuité des dynamiques collaboratives créées, que l’on parle de l’expérience de Luz St Sauveur dans les Hautes Pyrénées, du travail au Népal et de l’action communautaire Japonaise. Le Japon, de par sa culture du risque majeur, implique une éducation et transmission aux jeunes générations. Au Népal, la transmission pour les générations futures est la formation des artisans locaux , leur éducation à l’appréhension et à la résolution des risques de manière technique. Il s’agit alors de permettre le Faire par une médiation de la technique tout en utilisant les matériaux locaux. Dans les Hautes Pyrénées, la continuité d’action ne semble pas évidente, probablement par le fait que ce fut une commande institutionnelle venue de la Mairie pour « calmer les esprits » et bien que tout le monde s’accorde sur l’importance de la médiation faite par les ARM. Partis d’une problématique locale à Luz Saint Sauveur, les ARM ont agrandis leur champ de réflexion à l’inter-communalité par le fait même que la Nature, et les risques naturels, ne se nourrissent pas de frontières administratives. Si en soit, cette démarche est logique et souhaitée pour l’analyse des risques et leurs résolutions techniques, elle n’a pu générer pour le moment, une emprise locale continue de réflexion citoyenne et d’appréhension collective du risque.
- La question de la communauté. L’exemple du Japon fut frappant en ce sens que le société civile s’organise en communautés dont la taille peut être à l’échelle d’un seul bâtiment. Cela permet une cohésion et un renforcement aisé d’une certaine intelligence collective à une échelle moindre. L’exemple de l’incendie de Tokyo du au séisme de Kantō de 1923 est étonnant par le fait que la seule maison qui n’ait été ravagée par le feu fut possible par le fait que ses habitants aient été les seuls à respecter les consignes officielles. Par la même cela pose la question de l’échelle territoriale d’accompagnement des processus collectifs.
- La question des outils et de l’hybridation Physique | Numérique. Si les outils numériques présentés et utilisés au Népal permettent un Mapping extrêmement important afin de pouvoir échanger en terme de diagnostic inter-professionnel, rejoignant l’Open Data ; s’ils sont extrêmement puissant en post-catastrophe afin que les citoyens partagent en temps réels une situation locale dangereuse permettant d’alerter la société civile avant que les pouvoirs publiques ne puissent agir; les outils physiques d’échanges sur une carte commune permettent un temps autre, un échange, qui a été favorisé dans l’exemple du Japon en post-catastrophe.
A court de temps pour continuer les débats, il nous ait venu l’idée ensemble de proposer un nouveau streaming sur le sujet de la « Jungle de Calais » avec les regards croisés et les expériences des ARM et du Collectif Sans Plus Attendre.
Continuons donc les débats sur le Forum de CivicWise : http://discourse.civicwise.org/
The debates
Through exchanges between the guests and the participants of this international session crossing Japan, Quebec, Spain and France, several themes emerged:
- The need for a continuity of the collaborative dynamics created, through experiences of Luz St Sauveur in the High Pyrenees, the work in Nepal and the Japanese community action. Japan, through its culture of major risk, implies education and transmission to younger generations. In Nepal, the transmission for future generations is the training of local craftsmen, their education in the apprehension and resolution of risks in a technical manner. It is then a matter of allowing « How to Do » by a mediation of the technique while using the local materials. In the High Pyrenees, the continuity of action does not seem obvious, probably because it was an institutional order from the town council to « calm the spirits » even everyone agrees on the importance of Mediation by the ARM..Starting from a local problem in Luz Saint Sauveur, ARM have extended their field of reflection to inter-communality by the very fact that Nature and natural risks do not feed on administrative boundaries. In any case, this approach is logical and desirable for the analysis of risks and their technical resolutions, it has not been able to generate a local continuing grip of citizen reflection and collective apprehension of risk.
- The question of the community. The example of Japan was striking in the sense that civil society is organized in communities whose size can be on the scale of a single building. This allows cohesion and easy reinforcement of a certain collective intelligence on a smaller scale. The example of the Tokyo fire of the Kantō earthquake of 1923 is astonishing by the fact that the only house that was not destroyed by fire was made possible by the fact that its inhabitants were the only ones to respect the Offiicial instructions . It raises the question of the territorial scale for accompanying collective processes.
- The question of tools and hybridization Physics | Digital. If the digital tools presented and used in Nepal allow an extremely important Mapping to be able to exchange in terms of interprofessional diagnosis, joining the Open Data; If they are extremely powerful in post-disaster situations so that citizens can share in real time a dangerous local situation enabling civil society to be alerted before the public authorities can act; The physical tools of exchanges on a common map allow another time, an exchange, which was favored in the example of Japan in post-disaster.
Too short time to continue the debates, we came up with the idea together to propose a new streaming on the subject of the « Jungle of Calais » with the views and experiences of the ARM and the Collective Sans Plus Attendre in April .
Let’s continue the debates on the CivicWise Forum: http://discourse.civicwise.org/